Various Artists

Dans les années 1980, l'animé a connu un véritable essor créatif et commercial, soutenu par des moyens
financiers importants et la volonté de divertir une classe moyenne en pleine expansion. Libérés des
contraintes habituelles, des studios comme le célèbre Studio Ghibli ont toute la liberté nécessaire pour
expérimenter, tant sur le plan artistique que narratif.
TV, Anime & Manga New Age Soundtracks 19841993 explore cette période à travers huit morceaux,
mélangeant classiques et raretés inconnues. Cette compilation réunit des compositions où se mêlent
instruments électroniques et acoustiques, souvent avec des thèmes spirituels ou environnementaux, et des
rythmes percussifs sophistiqués inspirés de traditions musicales non occidentales. Parmi eux se trouve «
Kaneda » de Geinoh Yamashirogumi, un groupe unique composé de musiciens, anthropologues et informaticiens
qui ont créé la bande-son de l’anime culte Akira. C’est avec eux que le son, les accords et la rapidité frénétique du
gamelan balinais sont devenus intimement liés à cette œuvre révolutionnaire.
La volonté des créateurs de lʼépoque était à dépasser les frontières japonaises. De nombreuses
bandes-son ont alors été créées pour illustrer des histoires se déroulant dans des lieux lointains ou des
mondes imaginaires. On trouve notamment sur la compilation Farsighted Person du violoniste Norihiro
Tsuru, pour The Heroic Legend of Arslān, qui nous plonge dans l'ancienne Perse, ou encore Hei Theme of
Shikioni) de Yas-Kaz, pour le manga et anime de science-fiction historique Peacock King - Spirit Warrior.
La bande-son de Yoichiro Yoshikawa pour la série NHK The Miracle Planet propose aussi deux morceaux –
Tassili N'Ajjer et Fiesta Del Fuego – qui nous emmènent dans des paysages naturels inexplorés.
On y trouve aussi des créations plus expérimentales, comme Fushigi Song de Chumei Watanabe, une pièce
enfantine influencée par le psychédélisme, et lʼincontournable Hearts Beats - Theme for Andrew Glasgow
du Columbia Orchestra, un groupe de jazz-funk peu connu mais composé des musiciens de studio parmi
les meilleurs de Tokyo à lʼépoque. Enfin, le compositeur Kan Ogasawara conclut la compilation avec Gishin
Anki, une pièce dʼune intensité dramatique.